Mélanie PUGIN
Sponsors:
| Miranda bike parts
| RacBH bike
| HMichelin
| Bluegrass
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| Renthal
| Formula
| EXT
| Fivegloves
| Firstracing
| Overstims
| DRC wheels
Remerciements aux « sponsors » de cœur pour leur soutien: Romain, JF, Enzo, Yannou, Vince, Richard, ma famille…
Cette semaine c’est Mélanie pilote Enduro qui se livre et raconte son expérience VTT. Sa passion débordante et sa simplicité ont su nous séduire et vous ? 🙂
On ne te présente plus pourtant tu es très discrètes, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi?
Pour commencer, je m’appelle Mélanie PUGIN, j’ai 27 ans et j’habite dans le Haut Doubs en Franche Comté. Je suis une personne simple, très modeste et monstrueusement passionnée de vélo !
Oui c’est vrai ! On me connaît surtout en tant que descendeuse et pourtant cela fait déjà 5 ans que je suis sur le circuit enduro. Après plusieurs années à sillonner l’Europe sur les World Cup de DH avec le Team Morzine Avoriaz, j’ai pris la décision de pratiquer uniquement l’enduro. Je voulais un vélo à tout faire, que je peux emmener partout. Je souhaitais aussi couper de cette routine monotone que je retrouvais sur le circuit DH. C’est-à-dire le trop peu de pratique par rapport à mes envies. J’ai besoin de passer des journées entières sur mon vélo, avoir mon quota d’adrénaline et terminer les weekends complètement cuite, et non pas à attendre sous son stand, sur un parking, au pied des pistes sans avoir « le droit » de rouler 🙁 . Je ressentais un sentiment de frustration à la fin de chaque weekend car je n’avais pas assez roulé, mon run de course n’était pas parfait et le résultat n’était pas à la hauteur de mes attentes. Ce n’est donc pas ça profiter de la vie !!
Je me suis lancée sur les enduros en tant que grande passionnée et avec un plaisir inqualifiable, encore aujourd’hui. Petit à petit j’ai gagné de belles courses comme la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez en 2014 devant Manon Carpenter, 3 fois le Shimano Epic, l’Enduro Jura devant les sœurs Gehrig, des Coupes de France et de Suisse. J’ai tenté aussi ma chance sur quelques EWS, en terminant à chaque fois 6e ( Samoens, La Thuile et Finale Ligure).
Fin d’année 2015, j’ai choisi de mettre mon avenir professionnel en priorité. C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup couru ces deux dernières années. J’avais repris mes études et étant en alternance, l’entrainement et le déplacement sur les courses étaient impossibles. Depuis Septembre 2017, je suis donc fière d’être arrivé à mon objectif, trouver un emploi qui réponde à mes attentes et qui me libère assez de temps pour une saison de vélo.
Comment est né cette passion pour le VTT ?
Mon père est un mordu de VTT depuis le début de la pratique. C’est donc assez naturellement que toute la famille devait suivre le papa ! J’ai commencé à faire des randonnées avec lui dans la région puis il m’a inscrite dans le club de vélo de Morteau. Vers 10 ans j’attaquais déjà les TRJV et TFJV (compétitions jeunes). J’ai tout de suite bien accroché et j’ai appris toutes les bases techniques du VTT. Je pense qu’aujourd’hui je peux remercier mon père, mon ancien club et tous les organisateurs des courses pour les jeunes. Grâce à eux j’ai un bagage technique exceptionnel… Merci !
Nous savons ce que nous voulons et nous nous donnons les moyens de les atteindre. Une femme est une vraie battante! Combiné à la passion, c’est très beau.
Quelles sont les valeurs que tu défends dans le sport au féminin ?
Je trouve que le dépassement de soi est une valeur précieuse et transposable. J’aime les personnes qui se donnent entièrement, que se soit dans leur passion, leur sport ou leur métier. Et je trouve que les femmes véhiculent très bien cette valeur. Nous savons ce que nous voulons et nous nous donnons les moyens de les atteindre. Une femme est une vraie battante. Combiné avec la passion, c’est très beau. Je continue aussi à pratiquer mon sport pour défendre et enrichir chaque jour cette valeur.
À ton niveau la reconnaissance est-elle plus difficile pour une femme que pour un homme ?
Au niveau international, si l’on regarde les teams EWS 2018, c’est très encourageant parce qu’il y a quasiment une femme dans chaque équipe. Certaines n’ont pas hésité à lancer leur propre structure comme Isabeau et les ‘’twins’’ Gehrig. Je trouve que c’est positif pour le futur. Même si les places au sein des Teams sont chères et aujourd’hui l’impact des réseaux sociaux passe en priorité sur la performance sportive.
En ce qui me concerne, je suis entre deux niveaux. À un bon niveau amateur mais pas a un niveau professionnel. Et à ce stade, homme ou femme, c’est difficile. Je pense qu’il faut le dire. Pour être connu et reconnu, il faut faire les mêmes efforts qu’un athlète professionnel (entraînements, communications), mais sans le soutien logistique et financier. Dans mon cas avec un emploi à temps plein en parallèle c’est une double vie ! La passion vient huiler cet engrenage qui me permet d’enchaîner les saisons avec toujours autant de plaisir.
Même si c’est difficile de percée, il ne faut jamais rien lâcher 🙂
Nous venons d’apprendre que tu intègres le Team BH Miranda Racing Team ! Félicitations ! Quels sont tes objectifs ?
Oui la reconnaissance à pointé le bout de son nez pour moi, à la fin de l’année 2017, lorsque Karim Amour est venu me proposer une place au sein de son Team. C’est un grand soulagement et à la fois une grande excitation puisque c’est une aventure totalement nouvelle qui commence.
je tiens d’ailleurs à remercier une fois de plus Karim Amour et l’ensemble des partenaires pour leur confiance. Mes objectifs sont de réaliser de belles courses sur les EWS qui se dérouleront en Europe. De prendre beaucoup de plaisir à rouler et arriver en forme pour pouvoir donner le meilleur de moi-même. Je souhaite finir ces 5 weekends avec aucun regret, aucune frustration. Côté résultat, clairement des top 5 et pourquoi ne pas monter sur le podium ?! Je souhaite aussi m’investir davantage au niveau de la communication sur les réseaux sociaux en essayant d’être de plus en plus présente.
Sur quel bolide vas-tu rouler ?
Je vais rouler sur un BH Lynx5 en 29 pouce ( Wahoouu !). J’avais à cœur de rester sur un 29 car cela fait environ deux ans que j’ai adopté ce format. J’ai beaucoup progressé depuis. Ce format apporte une vitesse et une sérénité incroyable en survolant toutes les aspérités du terrain. On peut rouler des heures, le vélo conserve sa vitesse, cela permet d’économiser une énergie folle. Ajouté à ça, le 29 est très rassurant. Il te sauve de certaines situations là où le 27.5 t’aurait mis au tapis ! Avec ma petite taille (1m59), il faut aussi que la géométrie soit bien adaptée. Avec le Lynx, tous les éléments sont réunis donc j’ai hâte de le recevoir.
Que penses-tu du développement des géométries femme pour les VTT ? Y vois-tu une vraie plus-value pour les Rideuses ?
Clairement je ne pense pas à un certain niveau de compétition. Plus on roule fort, plus le vélo doit rester stable. Les géométries femmes sont généralement plus courtes en reach et en empattement total. Le vélo est plus maniable, plus ludique mais à haute vitesse, le vélo trouve vite ses limites. Par contre, il n’y a pas toujours des cadres en taille S ou XS dans les géométries classiques, donc en dessous d’une certaine taille, les géométries femmes sont plus accessibles. Je pense que pour une femme qui souhaite commencer et apprendre le vélo, un vélo avec une géométrie femme et donc plus maniable est clairement un avantage. Ce n’est que mon point de vue personnel bien sûr 😉
Sur quel type de terrain te sens-tu particulièrement à ton aise ?
Je suis particulièrement à l’aise dans les sous bois tapis de racines bien accueillantes si tu vois ce que je veux dire 🙂
J’adore les terrains comme Samoens ou la Thuile. Des trails complètement en sous bois, sur un terrain bien naturel et bien meuble ! Je suis aussi à l’aise sur les terrains boueux, j’ai d’ailleurs gagné la Mégavalanche dans des conditions dantesques en 2014. Le meilleur souvenir de ma vie !!
Que peux-tu conseiller aux lectrices pour vaincre leurs peurs sur ce type de terrain ?
D’essayer de sortir quand il pleut ou quand la pluie vient tout juste de s’arrêter. Si au départ, cela fait peur de s’engager dans la pente et dans les bois, je vous conseille de trouver un champ avec une pente moyenne. Vous pouvez y planter quelques bâtons ou y poser des objets bien voyants pour créer un slalom comme en ski. Il va donc falloir descendre ce champ en slalomant, en essayant de faire de belles courbes bien rondes, essayer de ne pas trop sortir de pied pour ressentir son vélo (quitte à glisser jusqu’à la chute car se coucher dans un champ ne fait pas bien mal !). Au fil des passages, vous allez pouvoir augmenter petit à petit votre vitesse suivant vos sensations. Dans cet exercice, pour progresser un maximum et pour bien rigoler, je vous conseille d’être à plusieurs pour vous filmer, vous chronométrer et vous donner des conseils.